Il y a fort à parier que dans les mois qui viennent le sujet de l’indexation automatique des salaires fera à nouveau les gros titres des journaux en Belgique.
Une petite piqûre de rappel ne fait jamais de tort … La Belgique fait encore partie des quelques rares pays européens qui indexent les salaires automatiquement en fonction de la hausse des prix à la consommation … ou presque !
L’I.P.C. (Indice des Prix à la Consommation) rassemble aujourd’hui quelques centaines de produits différents dont on surveille l’évolution des prix, cette liste de produits est revue régulièrement. Quand plusieurs dizaines de nouveaux produits peuvent être introduits, d’autres quittent cette même liste dans le même temps. Après avoir compris cela, il faut ajouter que chacun de ces produits est réparti en catégories différentes et chacune d’elles est affublée d’un certain poids
dans la balance globale, vous pouvez en retrouver la liste en scannant le code QR cicontre:
Les salaires suivent-ils cet Indice des Prix à la Consommation ? => eh bien non ! les salaires évoluent selon un autre indice tiré de l’I.P.C. => l’indice santé … lissé : quésako ?
La valeur actuelle de cet indice santé est obtenue par la soustraction de certains produits du panier de l’indice des prix à la consommation, à savoir les boissons alcoolisées (achetées en magasin ou consommées dans un café), le tabac et les carburants, à l’exception du LPG. Quant aux autres énergies (électricité, gaz) elles font bien partie de cet indice santé pour une proportion de 17,18 % dans une catégorie appelée « Logement, eau et énergie ».
On retient ensuite les 4 derniers indices santé calculés et on en fait la moyenne qui donne « l’indice quadrimestriel lissé » selon lequel évoluent finalement les salaires chaque mois (uniquement dans le secteur privé).
L’envolée des prix d’une manière générale et des prix de l’énergie en particulier aura donc une influence beaucoup plus marquée sur les futurs calculs de ce fameux indice et sera donc répercutée directement sur les salaires, certains organismes s’avancent à calculer une future hausse de 12 % des salaires d’ici 2023 (*) …
Cette projection future n’aura certainement pas échappé aux grands patrons et il y a fort à parier que ce sujet abreuve déjà nombre de leurs conversations, préparonsnous au pire, sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure on sent déjà le souffle du boulet de canon …
Cette augmentation des salaires ne compensera jamais complètement l’envolée des prix de l’énergie. De la chaudière à la pompe en passant par l’électricité, l’énergie ne sera plus jamais bon marché. D’autant qu’à moyen terme, la Belgique ne pourra se passer ni du gaz ni du pétrole malgré son dernier revirement en matière de nucléaire.
Bien plus qu’une simple zone de turbulence, c’est une tendance implacable : quelle qu’en soit la forme ou la provenance, notre énergie nous coûtera de plus en plus cher. Dans les prochaines décennies, toute accalmie ne sera qu’un mirage provisoire.
Alimentée par la reprise économique, puis par le conflit russo-ukrainien, l’explosion du prix du pétrole, du gaz et donc de l’électricité rappelle à quel point notre dépendance énergétique l’expose aux plus grands chocs.
Économiques, vu les factures impayables d’un nombre croissant de ménages et d’entreprises et aussi écologiques, comme l’atteste le retour du charbon à l’échelle mondiale.
L’avenir énergétique du pays est donc finalement sur la table du gouvernement et … hourra !! on entend enfin parler « de limiter notre indépendance et d’installer un mix énergétique équilibré » alors que GAZELCO les revendique depuis plusieurs décennies au fil des différents gouvernements successifs !
Il aura fallu un conflit armé aux frontières de l’Europe pour que cette prise de conscience voie le jour, qu’importe :
mieux vaut tard que jamais dit le proverbe ! Préparonsnous cependant à devoir défendre prochainement un des derniers bastions européens, garant d’une partie de notre pouvoir d’achat : l’indexation des salaires … on entrevoit déjà le futur combat.
Michel HOUART
Président fédéral GAZELCO